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23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 17:26

 

Ça y est. Me voilà de retour au bled. Le bled, ce sont les Alpes. Fini Miami, Moscou, Bagdad, Téhéran, Grenade, Cordoue... Il est enfin temps pour moi de poser mon camp de base dans le massif alpestre pour la saison estivale. Et inutile de dire que le temps des conneries est bel et bien révolu. Pendant quatre mois, pas de soirée, pas de tise, pas de sexe. C'est sûr qu'en lisant ça devant ton iPhone 4, tu dois bien te marrer. Mais sache qu'à l'heure même où je t'écris, je suis transi de froid en haut de la station de ski italienne de Sestrières. J'ai emprunté le BlackBerry d'une sympathique anglaise pour te tenir informé de mes exploits en haute montagne. Et sache que j'ai obtenu son téléphone sans lui faire la moindre avance sexuelle. Et non, je ne dormirai pas ce soir dans sa chambre d'hôtel si tu veux absolument savoir...

 

En fait, je suis perché à 2035 mètres d'altitude en attendant que le déluge cesse. Je suis parti de Manosque il y a trois jours pour remonter progressivement vers le nord-est des Alpes, le long de la vallée de la Durance. Et j'ai pété neuf cols ces trois derniers jours. Je suis retombé à mon poids de forme : 62 kilos et aucun gramme d'alcool dans le corps ! Aujourd'hui, je me suis élancé de Briançon pour passer dans le Piémont par le col de l'Échelle. En Italie, je suis une star mon pote. Les ritales me prennent tous pour Ricardo Ricco. Certains s'arrêtent même en bagnole dans les cols pour m'acheter de la CERA comme je m'arrête en train à Sarcelles pour aller dealer de la beuh. C'est grisant !

 

Pour être franc avec toi, Sestrières est en Italie un clone de notre Courchevel. Des gens qui viennent des quatre coins de l'Europe, cela à toutes les périodes de l'année, et qui ont comme seul point commun le fait d'avoir beaucoup de thunes... et de ne pas trop savoir quoi en faire. Ils viennent ici pour la plupart s'éclater tout en s'affichant. Mais ils n'éclatent en vérité que leur portefeuille tellement ils se font chier dans cette station morte. Alors dès lors qu'ils aperçoivent un forçat de la route hisser sa carcasse jusqu'ici, ils pensent inconsciemment à tous ces champions, de Coppi à Armstrong, partis à la conquête d'exploits fracassants ici même ces soixante dernières années...

 

Ça se dégage à l'horizon. Je te laisse pour entamer une descente à tombeau ouvert en direction de Cesana Torinese et ensuite attaquer le terrible du col de Montgenèvre afin de repasser côté français. Gloire à Sestrières !

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