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29 mai 2018 2 29 /05 /mai /2018 13:30


Chris Froome a finalement remporté le Giro d'Italia 2018. Après une course par élimination semée d'embûches, où il sera tombé dès la reconnaissance du chrono inaugural à Jérusalem, le kényan blanc a réussi son insensé pari de remporter consécutivement les trois Grands Tours du calendrier cycliste. La performance n'avait été réussi auparavant que par Bernard Hinault et Eddy Merckx, mais cela dans une autre époque.

Pour y parvenir, Froomey aura constamment survécu lors des deux premières semaines dans les roues de ses fidèles coéquipiers. Ses concurrents directs auraient dû l'éliminer de la course au maillot rose dès Campo Imperatore, après dix jours de course. Pour l'avoir maintenu dans le jeu, ils ont payé le prix fort dès le Monte Zoncolan, où la célèbre machine à café est ressortie inexplicablement de sa boîte. En tournant les jambes à plus de 100 tours/minutes dans les 15% de l'effroyable Monte Zoncolan, Froome a envoyé un premier signal fort au Giro. Il n'était pas venu en Italie pour préparer le Tour de France ou juste faire du tourisme. Il était toujours Chris Froome, ce mutant capable de développer 420 watts de moyenne, sous son corps rachitique, dans l’ascension la plus raide d'Europe.

Même s'il avait payé ses efforts le lendemain vers Sappada, c'était sans compter sur la troisième journée de repos sur les bords du lac de Garde, où les manipulations sanguines ont dû aller bon train chez Sky. Très fort sur le chrono le lendemain où il était déjà remonté aux portes du podium, Froomey retrouva la pleine mesure de ses moyens surhumains vers Prato Nevoso le surlendemain.

Il a finalement attendu l'étape reine du Jafferau pour mettre tout le monde d'accord. Parfaitement mis sur orbite par Kenny Elissonde (un français qui n'avançait pas du temps de la FDJ) sur la célèbre piste en terre du Finestre, Froomey a jeté tous ses adversaires par... la fenêtre. S'il avait basculé sur la Cima Coppi avec moins d'une minute d'avance sur le tandem Dumoulin-Pinot, ces derniers ont dû attendre Sébastien Reichenbach, piètre descendeur, pour rouler dans les vallées. Carapaz et Lopez, les deux sangsues sud-américaines, ne collaborant pas, Tom Dumoulin se retrouva vite bien seul dans les Alpes piémontaises face au robot Froome à encore 70 kilomètres de l'arrivée.

Au sommet du Jafferau, la Sky avait donc renversé le Giro en une seule étape. Le maillot rose Simon Yates avait complètement explosé dès les premières rampes du Finestre, Domenico Pozzovivo impuissant un peu plus haut, quand le valeureux Tom Dumoulin rendait près de quatre minutes sur les hauteurs de Bardonecchia à Chris Froome. Après la conquête de son quatrième Tour de France en juillet dernier, de sa première Vuelta en septembre à coups de ventoline, le Giro tombait donc dans son escarcelle 48 heures plus tard, à Rome.

Dans un monde normal, Chris Froome aurait dû être immédiatement déclassé du Tour d'Espagne 2017, suspendu par l'UCI dans la foulée, et donc interdit de prendre le départ de ce Tour d'Italie 2018. La Sky ayant l'argent, le pouvoir et les meilleurs avocats au monde, elle a fait pourrir la situation pour permettre à son leader d'empocher les courses, l'argent, et de malmener la grande histoire du cyclisme.

Et à ce rythme, Froome pourrait bien être, dans six semaines, au départ du prochain Tour de France pour tenter de remporter un quatrième Grand Tour consécutif, et une cinquième Grande Boucle. Il se murmure même en coulisses qu'en cas de victoire à Paris, le kényan robotisé pourrait ensuite viser le hat-trick en septembre sur les routes de la Vuelta. Tant que ses produits chimiques, ses moteurs électriques et ses avocats véreux continuent de l'escorter avec complaisance aux sommets des cols, pourquoi ce grand imposteur des temps modernes devrait-il s'arrêter en si bon chemin ?

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