Vrai faux blog

Thierry Bientz n'est plus célibataire, c'est la grosse info qui vient de tomber sur l'écran géant de l'O2 Arena ! Ça t'en bouche un coin, mon pote ? Moi aussi à vrai dire... Et quel pied de voir toutes ces femmes dans le stade, toutes plus maquillées les unes des autres, pleurer d'émotion en me voyant embrasser fougueusement Jenni Moström, la fille la plus fraîche de l'histoire du tennis ! Je vais être franc avec toi. Pour moi, sortir avec Jenni, c'est encore plus bandant que gagner 16 Grands Chelems pour le Maître ! Et pourtant, j'en ai renversé des montagnes. De Londres à Téhéran, en passant par Paris et Malaga ! J'ai d'ailleurs monté à peu près tout ce que je pouvais depuis quatre ans. De l'insignifiant col Bayard au fracassant mont Ventoux. Aussi mythique que soit le géant de Provence, je dois bien reconnaître aujourd'hui qu'il reste malgré tout à des années-lumière de Jenni...

Tout a commencé cette nuit, alors que je dormais paisiblement dans la suite déjantée du Star. J'ai reçu un coup de fil d'un parisien légèrement remonté qui m'a vaguement fait comprendre que je lui avais chapardé samedi dernier à la fois sa meuf et son mobile... Pourtant, je t'assure que cette information n'était pas précisée sur la notice de sa bombe que j'ai désamorcée à la dynamite l'autre soir près de Bastille. Et qu'elle n'était entre nous pas non plus atteinte du fameux spleen baudelairien si tu vois ce que je veux dire... Bref, son mec était furax. A tel point qu'il m'attend depuis hier soir Gare du Nord, à la descente de l'Eurostar, pour me péter la gueule. Le genre de business qui ne me donne pas vraiment envie de rentrer au bercail. Ça tombe bien, j'ai découvert ce matin dans le Times qu'il y avait un énième mouvement social chez mes collègues iraniens. Je suis donc fier de pouvoir t'annoncer que mon départ de Londres est légèrement différé...

Traumatisé par cette menace de mort, j'ai appelé Jenni vers trois heures du matin pour lui confier mes craintes. Comme moi, elle ne dormait pas. Comme moi, elle ne se sentait pas bien. Si tu savais la raclée qu'elle s'est prise la nuit dernière par Söderling, après m'avoir fait grimper au rideau sur le perron du Sofitel... Robin l'a démonté encore plus fort que mon pote Rodgeur au dernier French Open. A tel point que Jenni a dû appeler les forces de police suédoise pour s'en sortir. En moins d'une heure, ils ont rappliqué à St James Park pour museler et embarquer le Husky. Direction le chenil jusqu'à son prochain match ce soir contre David Ferrer...

Mais pour Jenni, c'était la goutte d'eau qui venait de faire déborder un vase déjà bien rempli. Elle va prochainement quitter Robin car il est décidément trop violent. Quand je te dis que te friter avec Meuhray ou Nadal sur un court de tennis peut briser ta vie de couple, tu ne me crois pas...

Cerise sur le gâteau, Jenni voulait me revoir. Elle m'a donc invité à l'O2 Arena pour voir le choc Federer - Scottish. Le genre d'invitation que je ne pouvais raisonnablement pas refuser, même si elle m'avait été proposé avec trois grammes dans chaque bras par l'immonde Margaret...

Nous avons débarqué main dans la main dans le dôme du millénaire. J'ai signé des autographes à la presse comme un junkie sniffe de la coke. Je te confirme à cette occasion que la vie de star est difficile, très difficile. Et puis une fois confortablement installé dans les loges V.I.P, Jenni m'a confié en suédois : "Jag älskar dig, du är den trevligaste killen i världen !" Avant de m'embrasser fougueusement sur la bouche. Inutile de te dire que le caméraman de la télévision britannique a brusquement interrompu sa sieste pour relayer l'image à travers le monde comme le discours vodkaïsé du petit Nicolas à un certain G8 moscovite...

J'étais tellement heureux dans les bras de Jenni que la démonstration du Rodj' qui allait suivre sur le court central n'allait pas me faire bander plus que ça, faut dire que j'étais déjà tellement raide... Cela faisait cependant une éternité que je n'avais pas vu Federer piétiner avec un tel aplomb le hamster des Highlands. En duplex avec mon frère depuis Paris, j'ai même cru un instant que notre Rodgeur allait finir par coller une roue de bicyclette à Dumbo les grandes oreilles. Il s'en est fallu d'un cheveu. Mais Frankenstein a quand même pris 6-4, 6-2 dans ses dents en 1h16, soit une branlée monumentale ! Mon pote Marc Rosset était tellement heureux qu'il a montré son cul à toute l'Angleterre depuis le haut du stade. Il a également promis de traverser ce soir la Tamise à la nage pour fêter dignement ça. Je ne te raconte même pas l'état de Judy Meuhray après un tel non-match de son abruti de fils, toute horrible qu'elle était dans son survêtement rétro des années 1980 ! Même Diego Maradona, encore présentement défoncé aujourd'hui dans les travées de l'O2, avait la classe à côté d'elle, c'est pour dire...

Nous quittons actuellement le dôme du millénaire en serial lovers. Je suis dans le regret de t'annoncer que je ne suivrai pas pour toi ce soir le match opposant David Ferrer à Robin Söderling. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop mon vieux... mais disons juste que j'ai un petit peu mieux à faire cette nuit du côté de Big Ben ! Je vais d'abord admirer le roi du Java se flanquer dans la Tamise. Après ça, j'y balancerai cet iPhone de merde pour me consacrer exclusivement à Jenni. Ne t'inquiète donc pas si je ne donne plus trop de news ces prochains jours. I'm at London until sunday for the Masters Cup, the happiest man in the world...