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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 10:59

Alberto-Contador-celebra-su-tr_54414997735_54028874188_960_.jpg

 

Deux mois jour pour jour après son abandon sur le Tour de France et sa fissure du plateau tibial, Alberto Contador a remporté la Vuelta 2014 à l'issue d'un dernier contre-la-montre dans Santiago de Compostela. De sa chute dans les Vosges à sa résurrection en Espagne, El Pistolero sera passé par tous les états cet été. Rencontre avec l'homme aux huit Grands Tours à son arrivée en Galice...

Trois Vueltas en autant de participations, bordel de merde...
C'est vraiment incroyable quand on pense qu'il y a deux mois je marchais à peine. Je pense toujours à une phrase : des experts m'ont dit après ma chute dans le Tour de France que je n'aurais pas le temps de récupérer mais j'ai tout fait pour les contredire. Le jour d'après cet accident, j'essayais déjà de faire des mouvements avec mes muscles. Je ne pensais pas venir à la Vuelta et être en position de me battre pour le classement général mais en trois semaines, j'ai eu le temps de me remettre au niveau...

Quand t'es-tu dis que tu pouvais encore gagner cette année ?
La première fois que je me suis dit que la victoire était possible, c'était à Valdelinares (9e étape). Jusque-là, j'avais eu du mal mais j'ai eu la chance de toujours avoir le soutien de mon équipe qui m'a supporté dans des moments clés, par exemple le jour des bordures (4e étape). Puis le contre-la-montre de Borja a changé ma vision de la course puisque j'ai pris le maillot de leader après l'abandon de Quintana.

Tu n'avais pas ici ta garde rapprochée qui avait déjà beaucoup donnée au Giro et au Tour (Roche, Rogers, Majka). Avec elle à tes côtés en montagne, tu aurais gagné avec cinq minutes d'avance ?
Je ne sais pas. C'est vrai que mon équipe était dépourvue de grimpeurs cette année mais j'avais quand même de solides rouleurs avec moi. La Vuelta est davantage une course de côtes que le Tour. Les étapes sont plus courtes. C'est moins difficile à contrôler...

Tu es fort dans le sens que tu as parfaitement profité du travail des Sky, Movistar et Katusha pour mieux les flinguer à Somiedo et Ancares...
Oui. Quand tu n'as pas une grosse équipe, c'est toujours la meilleure stratégie. Froome, Valverde et Rodriguez croyaient qu'ils pouvaient me battre en m'isolant. Mais à la pédale, dans les pourcentages, j'ai toujours été le plus fort. Pour me faire tomber, ils auraient dû attaquer comme moi de loin en 2012. Mais il faut des cojones pour tenter ça et ils avaient probablement peur de tout perdre.

Cette victoire en Espagne est-elle plus forte que les deux autres ?
Mes trois victoires dans la Vuelta sont spéciales. La première en 2008 m'a permis de décrocher la triple couronne (Giro - Tour - Vuelta). La deuxième en 2012, je n'étais pas au top et j'y suis arrivé grâce à une tactique de fou dans l'étape de Fuente Dé. Et puis celle-ci, après ma chute dans le Tour, je n'ai pas pu me préparer comme je le voulais. J'ai survécu au début avant de passer à l'attaque. Gagner contre les meilleurs, c'est ce que j'adore. La grandeur d'une course, on la voit au nom de ses concurrents...

Gagner une Vuelta préparée à l'hôpital au bout du camino de Santiago, c'est également assez unique...
Oui, c'est sûr. Gagner en n'ayant que deux semaines d'entraînement dans les jambes, même avec les meilleurs médecins à mes côtés, je ne m'en croyais pas capable. Tout cela me donne beaucoup de confiance pour la suite de ma carrière...

Quels sont tes objectifs pour la suite justement ?
J'ai un rêve : disputer les trois grands Tours la même année ! Pour 2015, il est un peu tôt pour en parler mais j'ai ce rêve là en tête. J'aimerai l'accomplir avant la fin de ma carrière...

Après deux années de domination sans partage de la Sky, cela doit être sacrément kiffant aussi d'enfin pouvoir les battre...
En 2012, je revenais. En 2013, je n'étais pas bien préparé. J'ai déménagé cet hiver de Pinto à Lugano (traduction : des mains de Fuentes à celle de Ferrari) pour me remettre en question. La victoire de Froome au Tour 2013 a été le coup de grâce. Voir un mec poussé son caddy de supermarché rempli de produits à 450 watts, c'était juste trop pour moi...

Considères-tu avoir gagné ton huitième Grand Tour ce soir ?
Oui, dans le sens que l'on m'a retiré le Tour 2010 pour un mauvais dosage et le Giro 2011 sans la moindre explication...

Tu reprends donc deux Grands Tours d'avance sur moi ce soir...
Oui mais tu me rattraperas un jour si tu t'en donnes les moyens. Nous avons la particularité d'avoir gagné trois Grands Tours en commun (Tour 2009, Vuelta 2012 et 2014). J'ai juste une Vuelta et un Giro de plus que toi ce soir en fin de compte...

Avec cette victoire sur la Vuelta, tu deviens l'égal d'Anquetil. Il ne reste plus que Merckx et Hinault devant toi avec respectivement 11 et 10 Grands Tours...
Oui et crois-moi que je ferai tout pour les battre un jour. Ma retraite n'est pas encore pour demain !

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10 septembre 2014 3 10 /09 /septembre /2014 16:52

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Désolé pour le manque de news de ces dernières semaines mais force est de constater qu'une vie de mec en couple n'a rien à voir avec celle que j'avais avant complètement dépravée...

Pour remettre un peu de folie dans le vase, j'ai décidé de revenir dans le milieu du football via mes célèbres contacts. Ce qu'il y a de bien dans ce sport quand tu reviens dix ans après aux affaires, c'est que tu retombes assez rapidement sur les mêmes escrocs. Tu retrouves donc assez vite tes repères...

J'ai donc retrouvé Raymond Domenech, sélectionneur de l'équipe de France entre 2004 et 2010. Oui, Raymond la Science, le footballeur viril, l'entraîneur sans titre, le féru de théâtre et d'astrologie, le mari et père d'Estelle Denis, le responsable de la grève historique de Knysna ou encore le smicard aux prud'hommes réclamant 3 millions d'euros à la FFF après la débâcle du Mondial 2010. En fin de compte, Raymond le football !

Reprenant moi-même un bon paquet de frics dans ce milieu d'escrocs, je n'en dirai pas plus pour le moment. Je tenais juste à saluer Tejay Croissot qui a eu le droit à sa statue dans son village de Thônes à côté d'Aimé Jacquet suite à sa performance sur le célèbre Embrunman. Je n'ai pour ma part rien performer depuis le Tour de France en dehors éventuellement d'Estelle Denis mais j'ai reçu également une distinction d'un ex-sélectionneur de l'équipe de France. Peut-être justement parce que j'ai fait rêver sa gamine ou sa meuf, je ne sais plus trop à vrai dire. Ghost Rider, grand amateur de théories modernes sur la relation père/fille, appréciera...

A part ça, pas grand chose. Je ne vais pas te parler de cet US Open de la loose qu'un certain vent marin a frappé de plein fouet cet été. Un nobody croate suspendu l'an passé pour usage de stimulants et qui s'impose cette année à New York en balayant tout sur son passage. Un truc de fou qui ferait presque passer Roger Federer pour un sparring-partner et Rafael Nadal pour un sportif propre. D'autant plus que le grand marin a déclaré cette quinzaine qu'il avait été victime d'une erreur de procédure en 2013 car il n'y a soit disant pas de dopage dans le tennis actuel. A ne pas voir respirer Novak Djokovic ou Andy Meuhray depuis trois ans entre chaque point me rassure maintenant...

Comment enfin ne pas parler de mon ami Alberto Contador en passe de remporter sa troisième Vuelta... en trois participations ? OK, sa supériorité génétique n'a jamais vraiment été mise en cause ces sept dernières années. Mais en 2014, Alberto fait nettement mieux qu'en 2008 et 2012 sur ses terres. Il est sur le point de remporter une Vuelta... préparée à l'hôpital suite à sa fracture du tibia sur le Tour de France il y a deux mois ! Avoue que le cyclisme est beau de l'autre côté des Pyrénées sous les ordres d'Eufemanio Fuentes. A quoi cela sert t-il donc de s'entraîner et de se transfuser si l'AICAR permet de trouver la forme même depuis son lit d'hôpital ? A rien mon pote. C'est pour ça que je ne pédale pas en vue de mon Giro d'Italia...

Assez de conneries racontées, je file à Roland-Garros pour un week-end explosif de Coupe Davis. Je ne m'interdis cependant pas un petit tour express au Palexpo de Genève samedi. A moins que je ne casse 200 kilomètres avec ma ragazza straordinaria à la place. Je lui ai promis un truc déjanté d'ici le départ de mon Tour d'Italie. Et cela pourrait bien être dès ce week-end sur Paris...

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 18:31

zamora-embrun-2014.jpg

 

Marcel Zamora por la quinta, Tejay Croissot for history, la fondation a fait le show sur les bords de la Durance ! Récit d'un nouvel Embrunman légendaire...

1h00 : Je rentre avec la ragazza straordinaria dans un hôtel luxueux de Vars. La journée a été longue. Nous avons déjeuné douze heures plus tôt avec Tejay Croissot et Marcel Zamora dans le centre-ville d'Embrun pour établir la meilleure stratégie possible. Tejay a mangé des ravioles, Marcel une pizza au thon, la straordinaria un bel escargot et moi un peu de testo. J'ai décrassé l'aprem dans le col de la Coche avant de louper le coche le soir en boîte...

9h00 : Le réveil a été douloureux sur les hauteurs de Vars. Todd Skipworth est déjà passé à Guillestre au moment où j'émerge. La straordinaria met vingt ans à s'habiller. Nous plongeons sur le Queyras avec une heure de retard sur la tête de course. Tejay est parti pied au plancher. Sans le savoir, il s'est pointé trente secondes avant nous dans les gorges du Guil. Nous attendons donc un fantôme qui s'enfuit à toute allure vers Arvieux...

10h30 : Skipworth franchit l'Izoard par cinq degrés avec deux minutes d'avance sur le trio Zamora - Faure - Pannier. Croissot passe un peu après 12h00 sans moi à 2360 mètres d'altitude. Il plonge tambour battant sur Briançon mais manque d'une minute le TER de 12h42 pour Marseille censé le ramener sur Zamora au pied du Chalvet. Notre stratégie s'écroule donc avant même la mi-course. Réalisant qu'il doit encore se taper 80 kilomètres vent de face, l'estomac de Tejay se met en grève. Pallon sanctionne...

13h30 : Me voilà à l'Izoard dans les temps de la voiture-balai. Je veux basculer immédiatement mais la ragazza straordinaria me force à retrousser chemin pour me demander en mariage dans la Casse Déserte. J'accepte sa requête. La cérémonie dure une petite demi-heure. Coppi nous déclare unis pour la folie. Bobet s'injecte de l'EPO en prévision d'un come-back. Et je plonge finalement côté Queyras pour tenter de rattraper Croissot sur les balcons de la Durance...

15h30 : J'arrive pleine balle sur Embrun sans avoir recupéré Tejay. Doug Ulman, absent pour hématocrite supérieur à 50%, m'ordonne depuis Austin de lâcher Croissot à vélo pour retrouver Zamora à pied qui s'est envolé au début du marathon mais commence à caler après le 35ème kilomètre. Je fais la jonction sur Marcel dans Baratier. Mon bidon survitaminé lui fait le plus grand bien. Les commissaires n'y voient évidemment absolument rien...

15h52 : Croissot a tenu le choc dans Chalvet mais finit avec plus de deux heures de retard le vélo suite au loupé de TER PACA à Briançon. Marcel termine lui son marathon en pacha dix minutes plus tard. Il remporte en 10h02 son cinquième Embrunman, record d'Yves Cordier égalé, avant de s'effondrer sur sa musique préférée de Bruce Springsteen. Après la main courante de Leonarda, c'est la manita de Zamora en réponse aux accusations calomnieuses ! Skipworth héroïque malgré les chutes et Faure pleurnichard comme toujours complètent le podium...

17h30 : Pour la première fois de la journée, je croise enfin Tejay Croissot. Celui-ci vient de s'élancer sur marathon avec un sacré mal de ventre. Pour ne pas perdre de temps, je le transfuse en courant. Si personne ne conteste l'habileté du geste, le résultat n'est pas à la hauteur. Tejay ne se refait pas vraiment. Après près douze heures d'effort, il préfère largement mon coca au sang de son leader Zamora...

19h10 : Tejay Croissot attaque la deuxième boucle à pied après un nouveau passage par les stands. Après plus de 13 heures de baston et 9 mois d'entraînements acharnés, la lutte finale s'engage dans Embrun alors que la température passe sous les 15 degrés. Les commissaires me supplient de rester à l'écart mais je ne peux m'empêcher de crier comme une adolescente en chaleur pour l'encourager...

21h47 : Tejay Croissot boucle son premier Embrunman en 15h46. Il finit 873ème juste devant Stéphane Robert qui après son huitième de finale à l'Australian Open contre Andy Meuhray en début d'année confirme sa polyvalence. Aussitôt la ligne franchie, Tejay se confie à la radio locale RAM05 : "J'aurai préféré battre Roger Federer sur mes terres mais Stéphane Robert, c'est déjà pas mal. Du coup, j'hésite la semaine prochaine entre disputer la Vuelta a España et l'US Open". Comme en 2009 à Nice, c'est le doublé Zamora - Croissot. Du grand art les gars !

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 13:56

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Suspendu deux ans par la fédération française de triathlon pour troubles à l'ordre public le 15 août 2013, Thierry Bientz revient dans les Alpes pour soutenir son leader Marcel Zamora dans la conquête d'un cinquième Embrunman. La fondation Livistrong dirigée par Doug Ulman visera même le doublé avec un Tejay Croissot excellent cette année depuis qu'il a intégré le team américain...

On vous avait quitté il y a un an sur un parfum de scandale entre les ravitos et relais non autorisés pour Zamora, les avances et excès de Merckx sur la pizzeria, le transfert en train depuis Briançon... Tout cela est-il apaisé aujourd'hui ?
Oui, dans la mesure qu'on était venus pour gagner et qu'on la fait ! Après la manière, on s'en tamponne pas mal...

Quels seront les objectifs de Livestrong sur cet Embrunman ?
Les mêmes que l'an passé. A savoir gagner par tous les moyens. Pour cela, nous aurons deux leaders cette année puisque Tejay Croissot sera à Embrun dans la roue de Marcel Zamora. Après, il ne sera probablement pas à 100% puisque son grand objectif de la saison est la Vuelta...

Vous, Doug Ulman, Ghost Rider et Cadel Evans feront-ils la course mythique ?
Oui mais à notre manière. Inutile de préciser que nous n'aurons pas de dossard pour mieux nous fondre dans la masse...

Votre team semble plus fort que l'an dernier...
Je ne sais pas car l'an passé on avait quand même Romain Merckx parmi nous. Dommage que notre pote nous ait fait une Pantani... Après, oui, Ghost Rider sera là pour nous assister en 12 voire en train. Doug Ulman est prévu sur le vélo comme sur le marathon. Cadel Evans gèrera lui les poches...

Les poches ?
Les poches de sang...

Vous avez dans l'idée de vous transfuser en course ?
Non, seulement dans l'aire de transition ! C'est une idée de Doug Ulman. Pendant qu'on change d'affaires, on peut se recharger en pizza ou en sang. Nous avons opté pour la transfusion cette année...

Ne craignez-vous pas la mise hors course voire la suspension ?
Je ne serai pas dans la course et je suis déjà théoriquement suspendu alors... Je vois là un bon moyen de foutre du bordel. Vous savez, les commissaires de l'Embrunman, je ne peux pas les sentir. Les mecs se prennent pour des terroristes alors qu'ils n'ont jamais pris la moindre personne en otage...

Pas comme vous ?
Exactement. Nous, les gens nous craignent. A Bagdad comme à Paris...

Comment vous sentez-vous à l'approche de l'Embrunman ?
Pas terrible pour être franc. Je sors d'un doublé Vuelta - Tour particulièrement éreintant. Je ne suis même pas encore en phase de préparation pour le Giro...

Et comment va votre ami Alberto Contador qui vous avait suggéré dès 2012 de courir les trois Grands Tours la même année ?
Il ne va pas très bien. Alberto tenait la forme de sa vie sur le dernier Tour de France. Il était parti pour développer 450 watts en montagne comme en 2009. Et puis il y a eu cette sortie de route en soufflant dans le petit ballon...

Recourra-t-il d'ici la fin de l'année ?
Philippe Mauduit (son directeur sportif) aimerait bien car les produits ont davantage été achetés pour monter les cols en apnée que pour s'envoyer en l'air à Ibiza. Après donner de l'AICAR à Kreuziger, c'est peut-être dangereux par les temps qui courent...

Et votre équipier Cadel Evans ?
Il a pris un gros coup sur la carafe au dernier Giro. Il se voyait gagner après sa prise de pouvoir précoce. Mais il avait davantage la tête à son déménagement au pays qu'à la course rose...

Et Tejay Croissot qui semble n'avoir jamais été aussi fort que l'année de ses 45 ans ?
Avec les produits, il n'y a plus d'âge pour faire d'exploits. Regardez Chris Horner à la Vuelta ou JC Péraud au Tour. Dans un avenir proche, il faudra s'habituer à ce que des sportifs cinquantenaires remportent de grandes courses. Et à ce propos, Lance Armstrong n'a peut-être pas encore dit son dernier mot...

Le boss sera t-il sur l'Embrunman ?
Oui mais bien planqué sous ses lunettes teintées et sa casquette noire...

La fondation a eu des problèmes récemment. La célèbre loute a porté plainte contre vous après avoir été comparé sur les réseaux sociaux à un escargot...
Oui mais d'un côté, c'est un peu sa vitesse de propagation en Ironman. De l'autre, un escargot n'a jamais mangé de pizza. On en a conclu que cette gamine n'était jamais contente...

Est-ce une raison suffisante pour la poursuivre en justice pour diffamation et probablement la ruiner dans les prochains mois ?
Aux USA, on n'a pas l'habitude de faire des procès à moins d'un million de dollars alors la morale des bâtards du sud, il peuvent se la coller où je pense...

C'est-à-dire ?
Là où ils mettraient leurs seringues d'EPO s'ils n'étaient pas enceintes comme elle...

Par ces déclarations, ne craignez-vous pas un règlement de compte de la part de l'ex-club de Marcel Zamora ?
S'ils ont un projet, on est prêts à les écouter... Plus personnellement, je ne comprends pas comment Marcel a pu courir pour eux pendant toutes ces années. Ils ne le payaient pas et ne lui fournissaient aucun matériel nucléaire. Marcel devait revenir tous les mois sur Gérone pour ses compléments. Je peux te dire que cette année tout a changé...

C'est-à-dire ?
A la fondation, on a une devise, le 50-50 ! Cela signifie rouler à 50 km/h avec 50 points d'hématocrite...

Vous n'avez jamais peur du contrôle positif ?
Il n'y a pas de contrôle dans le triathlon. Cela se saurait depuis le temps qu'on marche au kérosène...

Et d'une chute hier comme celle de Ricardo Ricco dans le Mont Ventoux ?
Ce n'est pas parce que Marcel a le même vélo Cipollini que le cobra qu'il va tomber à Embrun ! Ricco m'a dit qu'il avait monté le Ventoux en 58"17. Il avait peut-être trop gros comme braquet...

Quel sera votre rôle personnellement dans deux semaines à Embrun ?
Comme l'an passé, je chercherai à lancer Marcel dans l'Izoard... avant de me mettre au service de Tejay ! Après, on verra comment Ghost Rider me ramènera sur la tête de course...

Zamora gagnera t-il un cinquième Embrunman selon vous ?
Cela me paraît clair comme l'eau que nous ne buvons pas. Marcel n'a pas d'adversaire à son niveau cette année. A tel point qu'il peut même viser le record de l'épreuve. Mais attention à la mauvaise chute ou injection qui peut tout remettre en cause. C'est aussi ça le charme du triathlon...

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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 22:58

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Sans surprise, Vincenzo Nibali a remporté le Tour de France 2014. Sans surprise depuis que les motos de Nairobi et Pinto sont sorties de la route en première semaine dans le nord de l'Hexagone...

Nibali, c'est l'histoire d'un mec né à Messine fin 1984. Il a quitté à 16 ans sa Sicile pour rallier la Toscane. Dans son émotion sur les Champs avec le maillot jaune sur le dos, il y avait tout le poids des sacrifices, de l'exil, de l'arrachement à sa terre natale, de rejoindre dans l'histoire Anquetil, Gimondi, Merckx, Hinault et Contador...

Nibali n'est pas l'homme d'un simple Tour. Il est seulement le sixième cycliste à gagner les trois Grands Tours. Et pourtant il en a laissé en cours de route avant de réaliser son rêve de toujours. Le Giro 2010 qu'il a offert sur un plateau à son leader Ivan Basso. Le Giro 2011 qu'il aurait dû gagner après le déclassement d'Alberto Contador. Ou encore la Vuelta 2013 qu'il s'est faite souffler d'un rien par Chris Horner, un ancien sans-grade de Lance Armstrong de treize ans son aîné...

Entre-temps, le requin de Messine a gagné la Vuelta 2010 en résistant aux assauts répétés d'Ezequiel Mosquera, positif à l'hydroxyéthylamidon. Il a ensuite remporté le Giro 2013 dans des conditions météorologiques épouvantables. Avant de toucher le Saint Graal sur ce Tour 2014 !

Même s'il n'a jamais été contrôlé positif, Nibali n'est pas un enfant de cœur pour autant. Certainement pas cet apôtre d'un nouveau cyclisme éthique et moral que l'Italie veut nous vendre pour redorer le blason de son sport plombé depuis quinze ans par les affaires...

Vincenzo court de plus dans la sulfureuse équipe Astana. Les kazakhs qu'il a rejoints l'an dernier contre quatre millions d'euros annuels. Son manager n'est autre qu'Alexandre Vinokourov, persona non grata depuis son contrôle en 2007 aux transfusions homologues. Il travaille aussi main dans la main avec un certain Giuseppe Martinelli, inquiété dans l'affaire Mantoue avec son ancienne équipe Lampre. Martinelli qui dirigeait aussi à la fin des années 1990 le regretté Marco Pantani...

Nibali, c'est encore ce vespa qui développe 417 watts de moyenne dans les ascensions finales de ce Tour de France. Après le retrait de Froome et Contador, il est même le seul surhumain à avoir été flashé au-dessus des 410 watts sur cette Grande Boucle. Il en aurait même poussé 428 jeudi dernier vers Hautacam, battant du même coup les temps d'ascension de Piepoli, Ricco et Cobo : les trois Saunier Duval pétaradant à la CERA sur le Tour de France 2008...

Alors soyons franc, Nibali n'est pas et n'a jamais été un tendre de la seringue. C'est là le prix à payer pour tenter de devenir un jour un champion. Après la moto de Pinto, le requin de Messine entre donc dans la légende du cyclisme en remportant les trois Grands Tours. A sa façon, à l'italienne, avec classe et fracas. Tel un squale en apnée dans la montagne ! Normal en Sicile, les requins ne se sont jamais embarassés à respirer...

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 16:32

Chris-Froome_Contador-2014.jpg

 

Et si la seule chose qui pouvait faire dérailler les plus grands chargés de la plus grande course était le mauvais temps ? En effet, Christopher Froome et Alberto Contador viennent d'abandonner le Tour de France 2014 sur chute avant même les grandes étapes de montagne. Le duel tant promis depuis des mois par cet imbécile de Thierry Adam n'aura donc pas lieu...

Au-delà de la désillusion logique de ces deux champions, on pense aux millions investis depuis cet hiver par leur team respectif pour qu'ils remportent la plus grande course du monde. Stages en altitude, tests du matériel, stratégies d'équipe, programmes de dopage...

Abandonner le Tour prématurément quand on a tant œuvré en amont pour le gagner a de quoi foutre sérieusement les boules. Pour Froome, un peu moins que pour Contador, car l'anglais pourra reporter ses ambitions... et ampoules d'AICAR sur la Vuelta ! Pour l'espagnol, salement amoché au tibia, sa saison est malheureusement presque terminée.

La Grande Boucle délestée de ses deux favoris, c'est Vincenzo Nibali qui émerge du chaos. Vainqueur malin à Sheffield, champion royal sur les pavés du nord puis grimpeur surpuissant dans la Planche des Belles Filles, en témoigne son sexe grandement excité sur le podium protocolaire hier, le requin de Messine a fait le ménage cette première semaine. Lui, qui a déjà gagné la Vuelta 2010 et le Giro 2013, vise le dernier Grand Tour qu'il manque à son palmarès. Pour cela, il bénéficie d'une armada puissante toute acquise à sa cause. Dirigée de plus de main de maître par un certain Alexandre Vinokourov, l'homme au-dessus de tout soupçon...

Pour l'empêcher de remporter les trois Grands Tours, il ne reste plus grand monde. Richie Porte, Alejandro Valverde, le maltempo et quelques français tout au plus. Pour le premier, il a connu un début de saison pourri à l'instar de son leader Chris "Caddyman" Froome, en référence à sa gestuelle horrible sur un vélo proche d'un trisomique poussant un chariot de supermarché ! Mais si le caddy était rempli de produits dopants pour l'anglais, il se peut que celui-ci en soit tout autant pour l'australien. Surtout maintenant que Froomey soigne ses poignets dans un hôpital londonien...

Pour le second, il se bonifie avec le temps comme le bon vin. Alejandro "Piti" Valverde grimpe plus vite aujourd'hui à 34 ans qu'avant sa suspension de deux ans pour son implication dans l'affaire Puerto. Mais bon, dans ce cyclisme moderne post-EPO, il est devenu fréquent de mieux marcher à l'approche de la quarantaine que dans la force naturelle de l'âge. Vous n'avez qu'à demander à Chris Horner, 43 ans, que son leader Rui Costa, de 15 ans son cadet, a du mal à suivre dans les cols...

En outre, Valverde a tout axé sur le Tour cette année. Il s'est chargé comme un cochon en mai avec ses gregarios dans la Sierra Nevada. Et il y a fort à parier qu'il sera au top dans les Pyrénées la semaine prochaine, si près de son pays et des produits qui vont bien. Ces derniers étant aussi programmés pour marcher à la Vuelta, le murcian vise un pic de forme de deux mois comme très souvent. Cela s'appelle la technique espagnole partagée par l'excellent Purito Rodriguez, en rodage sur ce Tour mais déjà meilleur grimpeur à la sortie des Vosges...

Et nos petits français dans tout ça ? Ils apprennent vite et bien. J'exclus de cette analyse bien évidemment Pierre Rolland trop limité intellectuellement pour savoir qu'il est impossible de faire le général du Tour en juillet après avoir fait celui du Giro en mai. Pierrot, miraculeux quatrième en Italie dans la roue du sherpa Quintana, pensait pouvoir rivaliser avec les meilleurs sur cette Grande Boucle. Dans l'euphorie générale, il a même annoncé au départ d'Angleterre pouvoir gagner le Tour d'ici deux ans. Mais avant de s'injecter les derniers produits révolutionnaires dans les veines, l'orléanais ferait bien de se payer un coach ou un cerveau, voire les deux à la fois...

Quant à Bardet et Pinot, ils continuent leur belle progression. On est davantage surpris par le second que par le premier tant l'auvergnat grandit à pas de géant. Il faut dire que Romain est dans un top team contrairement à Thibaut qui roule dans une équipe de charlots. Un groupe qui voit le cyclisme comme un jeu de hasard dirigé par un hystérique en manque constant d'amphets depuis qu'il n'est plus coureur, le célèbre Marc Madiot !

Bardet débarrassé de son leader colombien Betancur, l'homme qui grimpe aux arbres le temps d'une course (Giro d'Italia 2013 comme Paris-Nice 2014) avant de rentrer se shooter au pays, a décidé de lâcher les freins cette année. Tant pis pour son coéquipier JC Péraud, lui aussi très fort sur le tard, avec lequel il semble faire équipe. Ce Tour de France est à 23 ans déjà pour lui. Et il y a fort à parier qu'on le retrouve dans dix jours sur le podium à Paris entre lo squalo Nibali et el imbatido Valverde...

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12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 14:40

02f.-Paris--75-.jpg

 

Aussi fou que cela puisse paraître, j'ai bouclé hier soir sur les Champs-Elysées mon troisième Tour de France en six ans. Mon sixième Grand Tour aussi sur la même période et accessoirement le doublé Vuelta - Tour en moins de deux mois. Le tout la plupart du temps seul, sans assistance technique, ni médicale !

C'est un peu plus que Leonarda qui a enchaîné depuis mai un abandon, une avant-dernière place et 127 pizzas sur des courses de quartier. Peu à la fête, la gamine surcotée a tenté d'oublier ses déboires dans un comico provençal. Et force est de constater qu'à défaut d'avoir de bonnes jambes, elle a de bonnes adresses dans le sud. Parce que se faire interpeller pour présumé harcèlement à l'arrivée d'un Tour de France sur les Champs-Elysées, cela a autant de chance d'arriver qu'une victoire de cette dernière en Ironman...

Bon je te rassure, la gendarmerie locale n'en avait bien évidemment rien à foutre de cette entrevue. Ils étaient juste venus me voir pour me féliciter de ma victoire dans le Tour en m'offrant... une pizza 4 fromages ! Ah les flics de Paname, ils ont de l'humour. Plus que les nationalistes espagnols, les racistes helvétiques ou les collabos sudistes ! Et comme dirait mon attaché de presse Ghost Rider : "N'oublie pas qu'on est en France man. Tant que tu ne tires pas à balle réelle, on te laisse tranquille. Cette Leonarda, tu ne l'as jamais appelé, ni envoyé le moindre message. Elle cherche quoi hormis une pizza ?"

Personnellement, je ne sais pas. En tout cas, cette nouvelle sortie médiatique de la tortue ninja m'a bien fait marrer. Après cette surprise, on a filé dans un resto des beaux quartiers chez la belle Judith Arndt. Cette dernière a fait connaissance de notre dream team déjanté. Il y avait là Cadel Evans, Tejay Croissot, Doug Ulman et pour l'occasion Domenico Pozzovivo. Je remercie d'ailleurs ces deux derniers pour m'avoir accompagner sur cette ultime étape...

Comme Tejay de m'avoir soutenu trois jours dans les Alpes. Enfin soutenu, c'est un bien grand mot car j'ai quand même fait le gregario pour lui dans la Serre Chevalier-Lucho Éléphant. En effet, mon leader n'avait rien trouvé de mieux que d'introduire une cyclosportive de malade dans mon Tour de France. J'ai donc anticipé le départ dans le Montgenèvre avant de le ramener sur la tête de course dans le Mont Cenis. Entre nous, j'aurai nettement préféré faire Oulx - Modane en TGV que sur la plaque mais bon cela n'a guère mis plus de temps par la route que par le rail...

Après ça, j'ai lâché dans le Télégraphe avant de mettre pied à terre dans le Galibier. L'essentiel était déjà fait puisque Tejay voltigeait sur la pente. Un démarrage foudroyant dans Plan Lachat suivi d'un raccourci divin par le tunnel du Géant des Alpes ont scellé sa victoire à Briançon. Pas de doute, Croissot est prêt pour l'Embrunman. Mais un autre problème se crée maintenant. Quelle stratégie adopter pour le 15 août ? Tout pour Zamora comme initialement prévu ou une tactique plus subtile avec deux leaders ? Doug Ulman tranchera le 14 août à 23 heures...

Je remercie aussi Cadel Evans pour son soutien... moral. Oui, le champion australien a réussi la performance incroyable de ne pas faire le moindre kilomètre avec moi sur ce Tour de France 2014. Pour un type de son niveau, c'est assez paradoxal. Mais Cadel a d'autres objectifs en tête comme un déménagement à Melbourne avec sa belle Chiara. En tout cas, ses conseils avisés sur la diététique m'ont fortement aidés quand j'étais dans le dur...

Comment finir sans évoquer la ragazza straordinaria ? Celle-ci m'a fait la divine surprise de venir de Rome juste pour me faire un bisou sous l'Arc de Triomphe. Moi qui rêvais d'un nouveau bras d'honneur à la terre entière et particulièrement à la fameuse mangeuse de pizzas, j'ai dû rester sur ma faim. Les paparazzis étant là pour immortaliser l'évènement, cela valait peut-être mieux d'opérer ainsi. Car j'aurai encore certainement dû après ça rendre des comptes aux bâtards du sud comme aux amateurs de bonne manière. Ces gens qui ne connaissent rien à rien, qui n'ont jamais couru un Tour de France. Encore moins trois depuis hier. Putain, la vie est belle !

 

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 18:35

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Tour de France : J - 3 !

10 000 kilomètres, 75 sorties, 58 montagnes, Tour Méditerranéen, Perpignan - Castellón, Bordeaux - Vitoria et Vuelta a España, tel est mon début d'année pharonique au moment de partir à l'assaut de mon troisième Tour de France !

Inutile de dire que j'ai toujours eu une relation spéciale avec le Tour, cette course qui m'a révélé à moi-même et au monde en 2009 ! Depuis cinq ans, de l'eau a coulé sous les ponts, de la sueur sur les cols et de la haine dans les veines. Je reste cependant toujours ce garçon au couteau entre les dents au moment d'aborder la plus grande course du monde.

Une plus grande course du monde qui m'a coûté beaucoup d'efforts, de souffrances, de doutes mais aussi d'inimitié, de jalousie et de frustration sous prétexte que j'avais le malheur d'être un mec différent...

Une plus grande course du monde qui me coûte désormais aujourd'hui mon gagne-pain quotidien car oui dès après-demain je ne conduirai plus de chars de guerre vers la capitale. La médecine du travail prônée par Bruxelles et leurs prérogatives zélées n'acceptent plus les cœurs épais qui battent à 35 pulsations par minute. C'est sûr que voir débarquer dans leurs locaux délabrés un type de 31 ans qui a déjà couru cinq Grands Tours et abattu un millier de cols en Europe n'est pas monnaie courante...

Pour continuer à être un nanti selon 70% de la plèbe (il suffit juste de regarder BFM depuis une semaine...), il aurait fallu que je réduise la grosseur de mon cœur et donc les cadences infernales que je lui impose dans mon sport. Mais entre un job où tu te fais pourrir à longueur d'année et conquérir l'Europe à vélo, j'ai choisi. Et mon choix va et ira toujours au cyclisme !

Aussi, comme je l'ai laissé entendre plus haut, j'ai été traité pendant une décennie par beaucoup comme de la merde. D'irresponsables, d'utopistes, de gauchistes, de preneurs d’otage, j'en passe et des pires. Pendant tout ce temps, j'ai pris sur moi pour tenter d'expliquer aux gens que médias et politiciens les manipulaient. J'ai tenté et échoué dans cette démarche car je ne pensais pas avoir affaire à une génération individualo-trisomique élevée à la sauce barbecue Steve Jobs-Mark Zuckerberg...

Sachez que je n'ai jamais été le porte-parole, ni l'emblème de qui que ce soit. J'étais juste un mec parmi tant d'autres qui venait chercher un peu de thunes comme tout le monde dans cette société dénudée de toute valeur. Alors ce soir, au moment de claquer la porte, je me permets de répondre une dernière fois à tous ces aigris et jaloux : ne changez rien, restez cons mais prière, ne m'adressez plus jamais la parole, c'est un droit que vous avez perdu !

Voilà, j'attaque jeudi mon troisième Tour de France seul et sans assistance. Avec en ligne de mire l'impossible triplé Vuelta - Tour - Giro en 2014 ! Je m'échappe et vous ne me reverrez pas. Adieu troupeau de moutons.

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 20:52

Quintana giro 2014

 

60%. C'est le niveau de forme de Nairo Quintana sur le dernier Giro d'Italia. C'est aussi son degré de sportivité en attaquant dans la descente verglacée du Stelvio. Mais c'est surtout son taux d'hématocrite dans les veines...

Avec Nairo Quintana, le cyclisme s'est découvert un nouveau mutant depuis deux ans. Un colombien descendant tout droit du col d'El Moran, à 3050 mètres d'altitude, dans la Cordillère Orientale des Andes.

Petit, il empruntait une bicyclette usagée pour se rendre à l'école. 18 kilomètres à descendre le matin. Autant à remonter le soir. Il faillit mourir plusieurs fois sur ce chemin. Dans un pays où la vie est un détail, nombreuses voitures l'ont poussé dans le fossé. Il passa même cinq jours dans le coma après avoir été renversé par un taxi...

Mais Nairo Quintana n'aurait jamais dû en arriver là. Atteint d'une maladie fœtale, le mal du mort, il souffre des bronches et crache du sang depuis toujours. C'est même un miracle qu'il ait survécu à ce trouble étant enfant...

Très croyant, il s'est naturellement tourné vers le cyclisme. Ayant toujours vécu à 2800 mètres d'altitude, Quintana possède des données physiologiques hors norme. A en faire sursauter un passeport biologique. Le Condor possède naturellement tout. Même pas sûr qu'il ait besoin des produits nucléaires que prennent Froome, Contador ou Nibali pour pétarader comme eux en juillet...

Les médias content en boucle son histoire mais Nairo Quintana n'intéresse personne. Surtout pas les sponsors. Avec son physique d'Aztèque et sa tête d'omelette, on ne lui donne pas d'âge. Sur le papier, il a 24 ans. Marié à une étudiante de 19 printemps à qui il a déjà fait deux enfants, il passe la moitié de son temps en Colombie avec elle. Pendant que les autres champions s'entraînent comme des machines en Europe, Nairo fait des globules et du jus dans ses montagnes. Il avoue même faire moins de 20 000 kilomètres par an sur son Canyon...

Avant son Tour d'Italie victorieux, Quintana s'est exilé deux mois au pays. Les vampires de l'UCI ne venant même pas au Teide contrôler Chris Froome, il y a guère de chances qu'ils atterrissent un jour sur les haut-plateaux de l'Altiplano Cundiboyacense où s'entraîne Nairo. Cela tombe bien. Le petit colombien a déjà annoncé vouloir gagner le Tour d'Espagne cet été. Et le Tour de France à partir de 2015. A 60% toujours...

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1 juin 2014 7 01 /06 /juin /2014 23:19

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Ça y est, j'ai enfin compris. Compris pourquoi j'étais solitaire, aigri, revanchard, misogyne, anti-système depuis ma puberté. Ça y est, j'ai enfin compris que j'étais né du mauvais côté des Pyrénées...

En France, je ne suis rien. Je n'ai jamais été et je ne serai jamais. J'ai beau avoir gagné deux Tours de France, deux Paris-Nice, un Dauphiné, conquis tous les cols alpestres et les 94 préfectures de l'Hexagone, les gens ne me reconnaissent pas car ils n'ont pas hérité d'un cerveau suffisamment développé pour apprécier mes performances à leur juste valeur...

A contrario, en Espagne comme en Italie, je suis Thierry Bientz, el kaiser qui s'envole dans les pourcentages à deux chiffres, el campeón qui conquiert les plus grandes courses du monde, el guapo qui déclenche des frissons dans chaque bar à tapas de la péninsule...

J'aime l'Espagne, cette chaleur, cette humilité, ces plages, ces montagnes, ces globules rouges, ces bières blondes, ces filles brunes... et l'Espagne me le rend bien. Quel orgasme de conquérir une deuxième Vuelta a España en trois ans sur ces routes mythiques !

Du Pays Basque à Valencia, j'ai vécu au rythme espagnol pendant près de trois semaines. Sept heures de selle à bloc le jour avec Contador, Valverde et Rui Costa suivi des matchs de Rafa Nadal sur teledeporte le soir avant les clásicos de fútbol la nuit dont cet incroyable final en Liga comme en Ligue des Champions à Lisboa entre l'Atlético et le Real ! A la fin, c'est toujours Madrid et l'Espagne qui gagnent...

Je remercie une nouvelle fois tous les gens extraordinaires rencontrés en chemin. De Zaragoza à Granada en passant par Alicante et Ciudad Real. J'ai bien évidemment une pensée particulière pour ma ragazza straordinaria perchée à 2000 kilomètres de là qui m'a appelée tous les soirs alors que j'étais parfois au plus mal avec mon dos et cette chaleur accablante. Tu m'as quelque part aidé à entretenir ce rêve fou de gagner les trois Grands Tours en 2014. Et ce soir, confortablement installé sur ma plage de la Barceloneta avec toi sous le bras, te quiero como la Sierra Nevada !

Je prends une semaine off avant de repartir à l'entraînement pour le Tour de France à la fin du mois. Le temps de me gaver de Leonarda Pizza. Ah oui, tu n'es peut-être pas au courant mais la loute a ouvert son enseigne dans le sud de l'Espagne avec un jeu de mot particulièrement foireux dont elle seule à le secret. Pour info, j'ai dégusté une de ses pizzas à Jaén sur la Vuelta... que j'ai ensuite vomi dans la Pandera en pensant à Olivia Vamourir en maillot de bain !

Bon allez, je te dis à dans trois semaines au Touquet-Paris Plage. Après deux ans d'absence, je fais mon retour sur le Tour de France pour assommer l'histoire du cyclisme. L'occasion de revoir les bouffons du nord, d'embrouiller les bâtards du sud et de faire un nouveau bras d'honneur sur les Champs-Elysées à ce pays hollando-nationaliste de mes couilles ! OK, cela n'est pas la Vuelta ou le Giro mais cela envoie quand même davantage de rêve qu'un trail à la pizza dans les Coulmes avec Leonarda...

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